Le 25 mai prochain, nous aurons à choisir l’Europe que nous voulons. Pour la première fois dans notre histoire, le choix du Président de la Commission européenne dépendra directement de notre vote aux élections européennes. C’est pourquoi ce scrutin doit mobiliser tous les Français, et d’abord les électeurs de gauche encore trop souvent tentés par l’abstention. Car s’abstenir de voter, c’est donner à coup sûr une majorité à la droite en Europe, c’est-à-dire à une politique qui éloigne depuis trop longtemps les peuples du rêve européen. C’est cette majorité de droite qui s’est révélée incapable de protéger les européens de la crise de 2008 ; c’est elle qui a soutenu les politiques d’austérité qui imposaient à marche forcée des coupes nettes et drastiques sur les salaires, les prestations sociales et les services publics. C’est encore elle qui hésite à placer l’emploi et la croissance au cœur de ses priorités. C’est elle, une fois de plus, qui a tergiversé face aux graves menaces qui pesaient sur le Mali et la Centrafrique, conduisant la France à prendre seule l’initiative d’interventions aujourd’hui saluées partout sur le continent et au-delà. « Trop peu, trop tard », tel pourrait être le slogan de cette majorité et de son candidat à la présidence de la commission européenne, Jean-Claude Juncker. L’échec de la droite européenne est à l’origine de deux mouvements contradictoires en Europe : d’une part, la montée des nationalismes, nourrie par un repli identitaire inquiétant et l’idée folle de la sortie de l’euro; et d’autre part, l’aspiration à davantage de solidarité, de justice et de progrès social à laquelle la Gauche doit répondre. Nous sommes ainsi confrontés à un grand péril en même temps qu’une chance historique : l’enjeu est donc d’éviter le pire, mais surtout de proposer meilleur : une Europe plus juste, plus forte, qui défende son modèle social et qui prépare l’avenir de ses générations futures en s’engageant pleinement dans la transition écologique. L’arrivée au pouvoir de François Hollande en 2012 a permis une première inflexion en ce sens : par sa voix et son action, le Président de la République a su montrer qu’une autre politique était possible en Europe autour de la priorité donnée à la croissance, à l’emploi et à la jeunesse. Il a également convaincu nos partenaires européens de la nécessité de maitriser la finance via la création de l’union monétaire, ou encore la création de la taxe sur les transactions financières. Il a aussi permis à l’Europe de préserver la politique agricole, la politique de convergence économique et sociale entre régions ainsi que le programme d’aide aux plus démunis afin que la justice et la solidarité restent des valeurs clés de notre continent. Si cette première inflexion fut rendue possible par la volonté et la légitimité politique du nouveau Président de la République, elle ne sera durable que si une majorité la soutient au Parlement européen ainsi qu’à la tête de la Commission européenne, avec Martin Schulz. A l’inverse, elle serait dangereusement compromise si le scrutin de dimanche donnait une nouvelle fois une majorité à la droite en Europe. Mesurons bien l’enjeu qui est devant nous : l’Europe entière nous regarde. Qui comprendrait que la Gauche européenne rate cette chance historique faute d’une participation suffisante des électeurs de gauche en France ce dimanche ? Comment expliquer à nos amis socio-démocrates Grecs, Espagnols et Portugais que nous avons été absents à ce rendez-vous décisif pour sortir des politiques d’austérité qu’ils subissent depuis trop longtemps? Comment expliquer à toute une génération de jeunes européens frappés par le chômage et la pauvreté que pour des considérations nationales, nous brisions leur espérance d’un avenir meilleur ? Notre responsabilité est immense. Assumons-là pleinement dimanche prochain en donnant une majorité de Gauche au Parlement européen, un Président de gauche à la Commission européenne et un espoir nouveau en Europe. Liste des signataires François André, député de l’Ille –et-Vilaine; Nathalie Appéré, députée de l’Ille-et-Vilaine; Catherine Beaubatie, députée de la Haute Vienne; Philippe Bies, député du Bas-Rhin; Erwann Binet, député de l’Isère; Yves Blein, député du Rhône; Jean-Yves Bleunvenn, député du Finistère; Florent Boudié, député de Gironde; Jean-Claude Buisine, député de la Somme; Sylviane Bulteau, députée de la Vendée; Alain Calmette, député du Cantal; Marie-Arlette Carlotti, députée des Bouches-du-Rhône; Jacques Cresta, député des Pyrénées—Orientales; Michèle Delaunay, députée de Gironde; Guy Delcourt, député du Pas-de-Calais; Carole Delga, députée de la Haute-Garonne; Françoise Descamps Crosnier, députée des Yvelines; Sophie Dessus, députée de Corrèze; Fanny Dombre Coste, députée de l’Hérault; Françoise Dumas, députée du Gard; Alain Faure, député de l’Ariège; Hugues Fourage, député de Vendée; Michel Françaix, député de l’Oise; Pascale Got, députée de Gironde; Yves Gouasdoué, député de l’Orne; Laurent Grandguillaume, député des Côtes d’Or; Jean Grellier, député des Deux-Sèvres; Joëlle Huillier, députée de l’Isère; Monique Iborra, députée de la Haute-Garonne; Michel Lefait, député du Pas-de-Calais; Jean-Pierre Le Roch, député du Morbihan; Michel Liebgott, député de la Moselle; Frédérique Massat, députée de l’Ariège; Michel Ménard, député de la Loire-Atlantique; Philippe Nauche, député de la Corrèze; Nathalie Nieson, députée de la Drôme; Luce Pane, députée de Seine-Maritime; Elisabeth Pochon, députée de Seine-St-Denis; Pascal Popelin, député de Seine-St-Denis; Emilienne Poumirol, députée de la Haute Garonne; Monique Rabin, députée de la Loire-Atlantique; Marie Récalde, députée de Gironde; Gwendal Rouillard, député du Morbihan; Bernard Roman, député du Nord; Sylvie Tolmont, députée de la Sarthe; Daniel Vaillant, député de Paris; Clotilde Valter, députée du calvados ]]>