La fédération du Parti socialiste de l’Isère a été visée par des tirs dans la nuit du 22 au 23 mai. 12 impacts de calibre 9mm ont traversé les bureaux et provoqué d’importants dégâts. Les locaux du PS à Grenoble sont très souvent utilisés le soir tard pour des réunions de travail. Il y aurait pu avoir un drame. Même si nous ne disposons d’aucune info sur ceux qui ont tiré, cet événement fait suite à des tentatives d’intrusion et des dégradations perpétrées contre les locaux de la fédération à plusieurs reprises ces dernières semaines. Si je ne veux pas faire de lien entre ces dégradations liés aux manifestation « anti loi travail » et les tirs, nombreux sur les réseaux sociaux et dans les médias s’en sont chargés. Comment ne pas être surpris des nombreuses réactions qui légitiment ou revendiquent ce type d’action (digne de l’extrême droite la plus radicale), renvoyant la responsabilité au gouvernement et aux socialistes eux-mêmes, responsables des tirs qui les visent ! À ceux qui voudraient justifier, ou excuser cet acte, je veux dire ma colère. La violence est le degré zéro de la réflexion, du débat, de la construction d’un avenir commun. Comment l’interpréter ? Elle ne dit rien. On me répond que le déclenchement du 49-3 est aussi une violence et un acte tout aussi contraire à la Démocratie… Amalgame redoutable. On peut discuter ou désapprouver l’usage de l’article 49-3 de la Constitution. Comme parlementaire je ne peux évidemment pas m’en satisfaire. Mais on ne peut en aucun cas le mettre sur le même plan qu’une rafale de balles aux conséquences potentiellement funestes ! Le 49-3 n’est pas la fin de la Démocratie, c’est la fin du blocage. Le projet de loi travail n’est aujourd’hui plus le même que celui déposé par le Gouvernement. 760 amendements ont déjà été intégrés au texte. Tous vont dans le sens que réclament ses détracteurs. Le Projet de loi va continuer son parcours parlementaire. Il est maintenant devant le Sénat. Le 49-3 n’a pas signé la fin des discussions mais la fin de l’obstruction. Du reste, les débats se poursuivent à l’heure qu’il est. Le groupe socialiste a décidé notamment la modification de l’article 2 qui recueille de nombreuses critiques. Le dialogue sur ce point et sur d’autres n’est pas fermé, parce que nous continuerons de l’alimenter, avec (et parfois contre) le Gouvernement, comme avec Force Ouvrière, qui contrairement à la CGT n’a pas décidé de le fuir. Quelle qu’en soit la finalité, on ne fait vivre ni ses idées ni la démocratie à coup de revolver. ]]>