La droite reproche au Gouvernement de procéder à « un coup de force » en ne consultant pas le Parlement. On se pince pour y croire ! Tout au long de sa campagne présidentielle, F. Hollande a annoncé que cette décision serait prise par voie de décret car il s’agit d’une mesure de justice et d’urgence. Il faut que la droite se fasse à cette idée simple : avec François Hollande, les engagements pris seront respectés. Cette mesure fait suite à la consultation la plus légitime qui soit : celle du peuple français pour élire le chef de l’Etat. Les Français ont décidé, l’UMP doit l’accepter ! Les cris d’orfraie de l’ancienne majorité sont choquants : n’ont-t-ils pas en plein été 2011 et en contradiction avec leurs promesses, publié un décret allongeant la durée de cotisations ? Et un an plus tôt, pendant la réforme anti-retraites de 2010, c’est bien la droite qui a méprisé le Parlement réduit au rôle de simple chambre d’enregistrement ? La gauche n’a pas de leçon de parlementarisme à recevoir de l’UMP, elle n’en a pas non plus à supporter en matière de dialogue social. J-M. Ayrault l’a dit : « la démocratie sociale sera inscrite dans la réforme de la Constitution comme un élément au cœur de notre politique (…) il n’est pas question de faire des shows et ce qu’on appelle le sommet social qui dure une heure ou deux où chacun s’exprime et repart, et où il ne se passe rien, c’est une méthode qui doit s’inscrire dans la durée » (RTL, 23 mai). Cette approche positive change de la méthode Sarkozy, « j’écoute mais j’tiens pas compte » (Provins, 20 janvier 2009). Elle change aussi de la stigmatisation des « corps intermédiaires » dont la droite s’est faite une spécialité ces derniers mois : quand on s’attaque aux syndicats, c’est qu’on s’apprête à s’attaquer aux salariés, comme en témoignent les « accords compétitivité-emploi » qui figurent dans le projet UMP pour les législatives et qui consiste à casser le contrat de travail et à nier les conventions collectives. Au-delà de la mesure de justice, une autre réforme des retraites, équitable socialement, viable économiquement, durable financièrement sera à l’ordre du jour de « la grande conférence sociale qui aura lieu avant le 14 juillet » (J-M. Ayrault, RTL, 23 mai). Y seront abordés l’ensemble des enjeux niés ou ajournés par la droite : pénibilité, carrières des femmes, financement entre capital et travail, etc. Face à la crise que nous traversons, il faut retrouver la confiance. Pour y parvenir, le dialogue social est indispensable. C’est un enjeu économique, social et démocratique.]]>