J’ai assisté jeudi soir à la présentation des grandes lignes du programme de rénovation urbaine de la Vallée de Gère. Un projet nécessaire, que j’ai soutenu lorsqu’il s’est agit d’inscrire en juin 2014 la Vallée de Gère dans les quartiers bénéficiant du soutien de l’Etat au titre de la politique de la Ville (contrat de ville et rénovation urbaine) et que je continuerai à soutenir. Mais…
Mais ce projet de rénovation massive d’une partie de la vallée de Gère est un défi en terme d’urbanisme. L’habitat y est très dense, le stationnement anarchique, les trottoirs impraticables, les pistes de cyclables inexistantes, ajouter à cela une rivière capricieuse, des friches industrielles nombreuses… j’en passe. De nombreux cabinets d’urbanistes se sont penchés sur la questions depuis 20 ans. Il aurait donc été intéressant de pouvoir comprendre la logique d’aménagement proposée aujourd’hui par la Ville. La parole des « hommes de l’art », urbanistes ou architectes auraient pu nous éclairer sur ce point. Nous avons vu le maire seul à son pupitre, seul à prendre la parole, seul à expliquer qu’ici on détruit un bâtiment, que là on élargit un trottoir, qu’il n’y aura pas de place de parking supplémentaire… Les adjoints comme d’habitude ont fait tapisserie. Au final, difficile de comprendre la logique et la réflexion qui vont présider à la transformation de ce quartier
Mais, encore, un projet de rénovation urbaine doit être porté autant par les élus que par les habitants. Il doit prévoir un dispositif de participation des habitants. Comparativement aux autres projets du même type, à Vienne cette participation est réduite au minimum imposé par la loi (un conseil citoyen), ainsi que par la motivation du centre social. ON a compris assez vite que la concertation n’était pas très poussée. Des habitants ont appris en direct que leur immeuble allait être détruit ; « vous avez dû recevoir une lettre hier ou aujourd’hui » ou comment mettre la population devant le fait accompli pour éviter les remous. Nous avons également appris que les habitants allaient choisir les jeux qui seront installés dans les espaces publics, le minimum vous disais-je. Les habitants doivent constituer le cœur de la rénovation de LEUR quartier. La concertation doit concerner tous les aspects du projet même les plus complexes. Cet impératif n’est pas imposé par la loi pour flatter les habitants ou contraindre les élus. Après des décennies de constructions urbaines qui ont gravement dysfonctionné, la parole des habitants s’impose pour garantir la qualité et la pérennité du futur quartier.
Au final, sans réflexion urbanistique et sans influence tangible des habitants sur le contenu du projet, il est difficile d’imaginer avec cette présentation si le projet de la vallée de Gère est un bon projet.