Jeudi 22 novembre l’Assemblée nationale a adopté à l’unanimité la reconnaissance du vote blanc. C’est une avancée importante dans le cadre de la rénovation de la vie politique et de l’amélioration de la participation de nos concitoyens aux choix de la Nation.
Aujourd’hui, le vote blanc est comptabilisé avec les bulletins nuls, ne permettant pas de distinguer ce qui relève de l’invalidité d’une voix d’une expression politique que tous reconnaissent comme valable.
Le constat est pourtant connu, répété à l’envi à chaque scrutin national : la démocratie représentative connait une crise durable qui se manifeste d’abord par une montée de l’abstention. Si la réponse politique à cet enjeu est nécessairement plurielle et de long terme, la reconnaissance du vote blanc constitue un pas important. Le vote blanc est une expression légitime : elle illustre la volonté de l’électeur de ne pas s’inscrire dans l’offre politique qui lui est présentée.
Ce texte, simple dans sa rédaction comporte une disposition principale : les votes blancs sont décomptés séparément et annexés au procès verbal. Ils sont mentionnés spécifiquement dans les résultats du scrutin (article 1er)
Pierre-Yves Le Borgn’, responsable des députés socialistes pour cette proposition de loi, a conclu son intervention générale en ouvrant le débat : « la combi- naison du vote obligatoire et de la reconnaissance du vote blanc peut avoir un sens. J’en vois les mé- rites, j’en vois aussi les limites, notamment lorsque l’électeur vit loin du bureau de vote. […] Nous avons un premier retour d’expérience sur le vote par internet aux élections législatives à l’étranger : saisissons-le, tout en nous inspirant de nos amis allemands et espagnols et de leur organisation op- timale, sécurisée, traçable, du vote par corres- pondance. En matière électorale, le droit comparé a beaucoup de vertus. C’est un exercice auquel je souhaite que nous puissions nous livrer tout au long de la législature ».
La lutte contre l’abstention est un combat de tous les instants qui nécessitera d’autres mesures permettant une expression optimale de la représentation citoyenne. Cela passe notamment par des modifications du scrutin à certaines élections. Cela passera aussi par une évolution en profondeur de la relation entre les citoyens et leurs élus. Bref, beaucoup reste à faire.