Les socialistes seront amenés ce mois-ci à voter sur un texte d’orientation puis sur le Premier secrétaire qui dirigera leur parti. L’enjeu n’est pas de trouver notre futur candidat à l’élection présidentiel, il est de trouver une voie… et une voix ; une ligne politique cohérente et clair quand les divisions internes la brouillent aux yeux des français, une voix forte alors que nos parlementaires et la direction collégiale actuelle sont inaudibles. Quatre textes d’orientation nous sont soumis.
Trois scénarios s’offrent à nous.
Le premier consiste à oublier le dernier quinquennat, à le renier totalement, à reconstruire par opposition à ce qui a été fait ces cinq dernières années. C’est donner raison à ceux qui se sont opposés en interne à la politique menée par François Hollande et l’ancienne majorité. Ce scénario n’a aucune issue politique. Nous l’avons déjà testé récemment lors de l’élection présidentielle ; cela nous a conduit à la pire de nos défaites, à la division des électeurs socialistes entre Hamon, Mélanchon et Macron…
Le deuxième scénario consiste à organiser le rassemblement avant de définir la ligne politique. Le rassemblement doit être notre objectif commun, mais on ne rassemblera pas durablement sans ligne politique claire. On a usé souvent de cette stratégie par le passé, en oubliant de panser les plaies et en se rejoignant tous et toutes sur le plus petit dénominateur commun. La ligne politique est ensuite fonction de rapports de forces internes, négociée dans les couloirs de nos instances nationales, loin des militants.
Le troisième scénario, celui que je choisis, consiste à faire trancher une ligne par les militants et rassembler ensuite autour de cette ligne forte. Les électeurs socialistes nous ont souvent reproché notre tiédeur, notre attentisme, nos hésitations. Ils ne nous suivront pas si nous ne montrons pas une ligne claire et cohérente. L’enjeu n’est rien moins que de demander aux militants de choisir la colonne vertébrale qui soutiendra la tête. C’est à eux, à vous, de choisir la ligne pour ne pas la laisser à la merci de rapports de force entre barons ou entre chapelles. J’ai choisi d’être parmi les premiers signataires du texte de Stéphane le Foll pour cette raison. J’ai aussi choisi Stéphane Le Foll parce qu’il est le mieux à même d’incarner notre mouvement et nos valeurs. Les français connaissent sa voix forte, peu emprunte de langue de bois, sa sincérité et sa loyauté ; deux qualités essentielles en politique. C’est un militant et un homme à principes. Il a été élu de la circonscription dans laquelle il a toujours vécu, fief électoral de François Fillon. Avec lui, le PS qui regarde aujourd’hui le débat politique se dérouler sans lui, retrouvera sa voix. Je choisi le texte d’orientation Cher.e.s Camarade.s également en raison des grands principes qu’il pose ; un parti écologiste, internationaliste, appartenant à une gauche qui croit profondément au projet Européen. Un mouvement dont la boussole se tourne toujours vers la lutte contre les inégalités et l’émancipation. Un parti régénéré, modernisé dans ses pratiques, ambitieux et courageux.