L’Assemblée Départementale a siégé pour adopter les premières décisions importantes de ce nouveau mandat, avec une nouvelle majorité de droite pour l’Isère. Cette première séance est inquiétante pour les perspectives d’avenir qu’elle laisse entrevoir pour les isérois. Elle donne l’impression avant tout d’une opération de communication avec des mesures symboliques qui veulent illustrer la nouvelle politique promise pour les prochains mois et années. La restauration de la gratuité des transports scolaires sera extrêmement difficile à tenir financièrement. Avec André Vallini nous avions mis en place une tarification progressive, une meilleure qualité de service et les familles gardaient à leur charge en moyenne 15% du coût réel du transport de leurs enfants. Lorsque le transport scolaire était gratuit en Isère, 5000 cartes de transports étaient prises par les familles sans être jamais utilisées… Des cars scolaires étaient pourtant prévus pour les accueillir. Le transport scolaire d’un enfant coûte plus de 2000€ par an. Les familles paieront donc par l’impôt ce qu’elles ne paieront plus pour disposer d’une carte de transport. La gratuité totale obligera à faire des efforts sur d’autres politiques et nous constaterons sans doute une dégradation du service. Le plan de relance départemental auprès des communes n’a vocation que celle d’un affichage politique puisque de l’avis de tous, les collectivités iséroises prêtes à financer et accélérer leurs projets sont aujourd’hui très peu nombreuses. Les 100 millions d’Euros affichés ne seront donc pas consommés. Cette décision est l’occasion pour le Département de supprimer les conditions qui s’imposaient aux communes pour percevoir une subvention d’investissement. Il en va ainsi du respect des normes environnementales et de l’obligation de co-enfouissement de la fibre optique. C’est un mauvais signal pour l’environnement, pour le développement de la fibre optique et pour les communes dont le Département doit être un partenaire exigeant et non pas un guichet à subventions. La délibération réaffirmant l’attachement du Département au projet de Center Parcs de Roybon ouvre une porte déjà ouverte. Le projet a été lancé par la précédente majorité en 2009. Tous les engagements du Département ont été tenus et les financements prévus. Les recours juridiques formés contre le projet attendent des décisions de la part des magistrats et d’eux seuls. Dans un contexte très tendu sur le site du chantier, il ne convient pas de mettre de l’huile sur le feu, ce que ne manque pas de faire cette délibération en qualifiant d’antidémocratiques les recours devant les juridictions administratives ! Enfin, la majorité a voté la suppression d’une subvention de 93000€ qui devait financer la réalisation d’une structure pour accueillir dans des conditions humaines les demandeurs d’asile qui vivent actuellement dans des bidonvilles autour de Grenoble. Le décor est posé, en matière sociale « nous respecterons la loi, rien que la loi » a rappelé le nouveau Président du Département. La majorité de droite entre dans une logique de « gestion » et non de lutte contre la pauvreté et la précarité. Les élus de la nouvelle majorité peinent à sortir de quatorze années d’opposition. Leurs décisions, leurs paroles, leurs initiatives n’ont encore aujourd’hui d’autres intentions que leur opposition aux actes et aux choix de la gauche. Il va falloir que la nouvelle majorité prenne la véritable dimension de son rôle pour le développement de l’Isère, rôle qu’elle semble totalement sous-estimer aujourd’hui. ]]>