Erwann BINET FNACAMesdames et Messieurs venus des 173 Comités locaux de la FNACA en Isère et en particulier, personne ne m’en voudra de les saluer plus chaleureusement encore, tous ceux d’entre vous habitants de la 8ème circonscription voisine, et appartenant aux secteurs de Vienne et de Roussillon de la FNACA.

C’est avec grand plaisir que je m’exprime devant vous, comme il est de tradition lors de votre congrès départemental, pour dire quelques mots au nom de mes collègues. Nous vous recevons régulièrement dans nos permanences, nous vous rencontrons au cours de vos réunions, de vos moments festifs, de moments plus solennels devant les monuments aux morts pour la France ou les plaques destinées à rendre hommage à vos camarades tombés lors de la guerre d’Algérie et les combats du Maroc et de la Tunisie. Je connais… Nous connaissons vos préoccupations, vos revendications, vos attentes. Et comme il est de notre devoir, nous les relayons. C’est ainsi que nous nous sommes réjouis de la rencontre que votre président national M. Darmanin et de vos représentants, dont Daniel Wojkowiak, ont pu avoir avec le Président de la République, François Hollande, le 24 juin dernier. Rencontre que vous appeliez de vos vœux. Je me réjouis de cette rencontre et au delà, du dialogue continu qui existe entre le monde combattant, la FNACA et le Gouvernement, en particulier avec Jean-Marc Tosdeschini, Secrétaire d’État Chargé des anciens combattants et de la mémoire. Dès sa nomination il y a un an, le Secrétaire d’État a indiqué devant les parlementaires sa volonté de poursuivre les réflexions engagées sur la campagne double, les veuves de grands invalides et la refonte de la politique sociale de l’Office National des Anciens Combattants et Victimes de Guerre. 
Pour chacun de ses engagements, des groupes de travail se sont réunis entre mars et mai 2015. Les conclusions ont été travaillées en accord avec les grandes associations du monde combattant, de manière consensuelle, et elles ont pu être traduites dans le Projet de Loi de Finances pour 2016 ; Ces mesures répondent à une volonté commune de réparation dans la justice. En premier lieu, mesure de justice concernant le bénéfice de la campagne double. Dès lors que ce qui étaient appelés « les évènements d’Algérie » ont été qualifiés de guerre, des droits ont été ouverts et notamment le droit à la reconnaissance des bonifications de campagne, ce qu’est la campagne double. En étaient exclus, ceux qui avaient liquidé leur retraite avant 1999. Le Projet de loi de Finances pour 2016 dispose que les anciens combattants d’Afrique du Nord, militaires d’active et appelés du contingent, agents de la fonction publique et assimilés, dont les droits à pension ont été liquidés avant 1999 bénéficieront de la « campagne dite double » au 1er janvier 2016. Mesure de justice sociale également concernant les veuves de grands invalides. Aujourd’hui, un conjoint survivant qui s’est occupé de son conjoint invalide pendant 9 ans et 11 mois n’a droit à aucune majoration, contre jusqu’à +500 points (soit environ 7 000 €/an) pour une durée de soins de 10 ans ou plus. A partir du 1er juillet 2016, les Conjoints Survivants de Grands Invalides de Guerre bénéficieront d’un dispositif ciblé qui compense la perte de revenu du conjoint survivant qui, en raison des soins prodigués à son conjoint avant son décès, a abandonné ou réduit son activité professionnelle. La mesure proposée efface l’effet de seuil existant aujourd’hui en l’appliquant progressivement dès cinq 
années de soins révolues au lieu de dix années actuellement : jusqu’à 150 points supplémentaires (ce qui représente environ 2 100 €/an) après 5 ans et 300 points supplémentaires (soir environ 4 200 €/an) après 7 ans. . 1,9 M€ y seront consacrés en 2016, puis 3,8 M€ en 2017. Mesure de justice enfin lorsque le Gouvernement et la majorité entendent garantir l’intervention sociale de l’ONAC en direction des plus démunis, des plus isolés, des plus fragiles parmi les anciens combattants et les conjoints survivants. Le Projet de loi de Finances 2016 augmente de 2 M€ la dotation d’action sociale de l’ONAC pour la porter à 25,4 M€ Depuis 2012, nous avons augmenté cette dotation de 26%. Ces mesures ne sont pas encore suffisantes sans-doutes, elles ne vont pas assez loin avez-vous dit. J’en ai pris bonne note mais avec ces mesures nous continuons de maintenir et nous confortons l’ensemble des dispositifs de reconnaissance et de réparation à l’égard du monde combattant. Tout comme nous nous attachons à La politique de mémoire, qui est un instrument de cohésion nationale. Chaque 19 mars, nous nous recueillons à la mémoire des victimes civiles et militaires de la guerre d’Algérie et des combats en Tunisie et au Maroc. C’est un moment d’autant plus grand qu’elle est depuis 2012 une date reconnue du calendrier mémoriel de la République. Chaque 19 mars, avec vous, je me souviens aussi du temps qu’il a fallu pour aboutir à cette reconnaissance officielle comme je garde en mémoire le temps qu’il a fallu pour la qualification des événements d’Algérie en guerre. C’était en 1999 sous le Gouvernement de Lionel Jospin. Vous êtes la mémoire d’un grand moment de l’histoire de notre pays. Au delà de ce seul moment historique, la guerre d’Algérie, vous portez les valeurs de la République sur le temps long. C’est précieux dans un moment où la République est malmenée. Un moment où des français et, plus grave, des politiques ont perdu l’envie du vivre ensemble et l’exigence de cohésion nationale. Ceux qui confondent patriotisme avec nationalisme, Ceux qui confondent identité nationale avec xénophobie, Ceux qui confondent laïcité avec haine de l’autre, Ceux qui aspirent à ériger des murs, qui veulent une France recroquevillée sur elle même, comme seule au monde… Vous avez l’âge de la sagesse, Vous avez le discernement de ceux qui ont vu, Vous avez l’expérience de ceux qui ont vécu, Vous avez été les acteurs de moments historiques qui ont forgé notre pays. Aujourd’hui vos paroles résonnent et pèsent plus que toutes autres. C’est un privilège pour moi, pour nous, de les entendre ce matin, c’est un plaisir de vous voir mobilisés. Merci à vous tous, à vous toutes, et bonne fin de congrès.]]>

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