Vendredi 10 février avait lieu le dîner Républicain qui lance traditionnellement nos campagnes électorales sur la 8ème circonscription. Extrait du discours que j’ai eu l’occasion de prononcer à cette occasion : « Nous entrons en campagne dans un moment singulier pour la France mais aussi et surtout pour le monde. Alep et la Syrie sont en ruine, des millions de réfugiés vivent loin de leurs foyers, l’Irak, la Libye sortent difficilement du chaos,la France est en situation d’État d’urgence depuis plus d’un an et nous appelons régulièrement à nous le souvenir des attentats et des nombreuses victimes de la barbarie sur notre sol, la Grande Bretagne quitte l’Union Européenne, des relents d’extrême droite s’imposent chez nos voisins à l’est de l’Union, l’attitude de la Russie et de ses dirigeants est de plus en plus agressive, de plus en plus belliqueuse. Et si cela n’était pas suffisant, les États-Unis se sont dotés d’un président particulièrement inquiétant. Pendant la campagne électorale américaine, Donald Trump était une menace certes, c’était aussi avouons le une occasion de rire, de moquer, de s’indigner surtout. Nous n’étions pas enthousiasmés par Hillary Clinton mais bon… « Trump Président », vous imaginez ? impossible ! Ce que nous moquions sans vraiment la craindre, c’est aujourd’hui la réalité, la réalité d’un Gouvernement composés de milliardaires se jouant du peuple, d’un Gouvernement ayant entamé les premiers actes d’une dérégulation des marchés, de la remise en cause du réchauffement climatique, un gouvernement qui replie son pays sur lui même, qui, par ses décisions aussi insensées que dangereuses, charrie un regain de nationalisme au Mexique, en Iran et dans nombre de communautés musulmanes. Nous savons tous ce que le nationalisme peut engendrer. L’Histoire nous l’a déjà démontrée. Trump risque de le faire flamber partout dans le monde. En France, nous avons souvent moqué l’extrême droite, son chapelet de propositions loufoques, irréelles et dangereuses, les affaires judiciaires dans lesquelles elle a toujours été empêtrée, le folklore ces crânes rasés et des catholiques intégristes, ce FN népotiste autour d’une famille Le Pen qui se déchire et accapare depuis deux générations un parti tout en voulant revêtir les habits du renouveau politique. Oui il y a des raisons de se moquer. Il y a surtout des raisons de se battre. Nous pensons aujourd’hui de Marine Le Pen ce que nous pensions de Trump avant la présidentielle. Marine le Pen est à un cheveu des portes du pouvoir. Ce que nous ferons, ce que nous dirons, nous candidats, nous militants et sympathisants, nous citoyens doit maintenant s’inscrire avec la conscience que cette perspective est crédible. Je ne laisserai en aucun cas mon pays basculer. Ce que je ferai, ce que je dirai dans les semaines à venir sera entièrement, totalement, tourné vers le seul objectif qui importe dans ce moment ; éviter un duel entre droite extrême et extrême droite à l’élection présidentielle.  Les valeurs de la gauche sont de plus en plus nécessaires dans la société et dans le monde dans laquelle nous vivons. C’est d’ailleurs toujours dans les situations les plus difficiles que la gauche est appelée aux responsabilités. La gauche doit donc agir. Quelle gauche me direz-vous ? parce qu’il y a toujours des spécialistes de la colorimétrie de gauche, ceux qui, partant souvent d’eux-mêmes, apprécient de leur hauteur de vue qui est à gauche, qui est un peu moins à gauche ou tout à fait à la droite de la gauche. Je ne supporte pas ces jugements purificateurs qu’au passage, la droite ne se pose pas, elle. Nous sommes de gauche et donc nous sommes conceptuellement, consubstantiellement insatisfaits. Le monde qui nous entoure par principe nous insatisfait. Les difficultés que nous rencontrons pour le changer de fond en comble, pour le peindre avec nos couleurs nous frustre. Être de gauche est, comme le disait Ségolène Royal, garder au cœur une révolte intacte. Et tant pis si cette révolte nous l’adressons d’abord à nous même avant de la réserver à ceux que nous combattons. Après 5 ans de mandat comme député, je ne maitrise que très imparfaitement la colorimétrie politique de la gauche mais par contre j’ai acquis la certitude que les polémiques, les débats, les désaccords, l’insatisfaction permanente sont de gauche. Cela me permet un certain détachement par rapport à ceux qui voudraient remettre en cause la sincérité de mon engagement et de celle des socialistes, du bilan de la majorité présidentielle et de son ancrage à gauche. Je suis à l’écoute de tous, je suis très attentif aux critiques qui ont été faites à l’égard de la précédente majorité mais autant vous le dire tout de suite, avant d’être de gauche par le verbe, je veux vous dire que dans le prochain mandat j’ai l’intention d’être de gauche par les actes, en continuant de porter des valeurs et des lois aussi belles que celles que j’ai portées dans le mandat qui s’achève. Quels que soient les questionnements qui traversent les français et la gauche actuellement pour l’élection présidentielle, je suis particulièrement fier de réunir ce soir des amis, des militants, des élus qui se rassemblent derrière Christine et moi. Je connais chacun de vous, et j’ai pu échanger avec beaucoup d’entre vous sur les prochaines élections, et vous appartenez à toutes les composantes de la gauche ce soir, certains iront voter pour le candidat sorti vainqueur de la primaire, Benoit Hamon, d’autres sont allés au meeting d’Emmanuel Macron samedi dernier, je reconnais des militants associatifs écologistes, d’autres sont décidés à voter Mélenchon pour la première fois, je le sais. Et ce soir vous êtes tous là, réunis, rassemblés. C’est ce qui nous fera gagner en juin prochain face à une droite qui est divisée, ici plus qu’ailleurs, . Cette campagne va être difficile, comme à chaque fois. Mais elle démarre incroyablement bien.  Cette force nous allons la prendre ce soir et croyez moi elle ne nous quittera pas une seconde jusqu’au soir de la victoire. »  ]]>

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