L’Assemblée Nationale examine cette semaine le projet de loi réformant le mode de désignation des conseillers généraux, qui prendront logiquement la nouvelle dénomination de « conseillers départementaux ». Une fois adopté ce projet permettra l’élection de deux conseillers départementaux sur une circonscription électorale, correspondant en Isère à un territoire d’environ 35000 habitants. Le binôme élu solidairement devra être composé obligatoirement d’un homme et d’une femme. J’assiste aux débats en séance depuis maintenant trois jours et trois nuits et je suis atterré par les réactions que peuvent avoir les députés de droite sur ce sujet. Je suis atterré par les arguments qui refusent le principe de la parité dans notre système électoral. Il y a encore dans notre pays, en 2013, des élus qui s’opposent à la promotion des femmes dans nos instances délibérantes. Je suis atterré de recevoir des leçons de Démocratie, relatives à la nécessaire clarté des modes de scrutins ou à l’indispensable rattachement des élus à leur territoire, de la part de ceux qui, alors qu’ils étaient dans la majorité, avaient instauré cet élu hybride qu’était le conseiller territorial; à la fois conseiller général et conseiller régional. La droite avait alors totalement cassé les cantons, désolidarisé l’élu de son territoire, déconnecté l’élu de sa collectivité. J’ai du mal, je l’avoue, à accepter les regrets du scrutin cantonal de la part de ceux qui avait organisé un tel brouillage des repères de représentations locales vis à vis des électeurs. Je suis abasourdi également par le portrait du conseiller général qui nous est opposé et dans lequel j’avoue ne pas me reconnaître. On nous dit à droite que chaque conseiller général a pour vocation de défendre son territoire, principe auquel le nouveau dispositif (et donc le redécoupage des circonscriptions qui en découlera) nuirait gravement la représentation des territoires ruraux. Je ne connais pas en Isère de conseillers généraux qui limite son avis, son champ d’action et sa vision aux frontières de son canton. Chacun entretient une écoute aiguë des particularités de son territoire et des problèmes de ses habitants mais il a aussi et surtout la préoccupation de son départements. Je me sens pour ma part concerné au premier chef par les problématiques du pays viennois, mais je suis le premier à défendre la paupérisation grandissante de la région rurale de Beaurepaire et le développement technologique et économique de l’agglomération Grenobloise. Par ailleurs, concernant le redécoupage des cantons. Il est temps de s’y atteler ! Les 1755 habitants du canton de Valbonnais ont le même poids au conseil général de l’Isère que les 38445 de Vienne-nord; un représentant pour chacun de ces deux cantons. Idem pour les 1876 habitants du canton de Corps et les 48749 de celui de Roussillon. Nul besoin d’en dire plus. J’entends comme une musique lancinante sur les bancs de la droite l’impossibilité qu’un seul territoire puisse être représenté par deux élus d’une même assemblée. Cette idée qu’un territoire doit bénéficier d’un seul référent, indépassable et incontournable est une idée absurde. De nombreuses communes, communautés de communes ou communautés d’agglomération sont actuellement composées de plusieurs cantons. Les problématiques de ces territoires, partagées par plusieurs cantons, sont défendues par différents représentants au conseil général. J’ai quotidiennement l’occasion d’échanger avec mon collègue Jacques THOIZET, conseiller général de Vienne-sud, sur l’ensemble des questions qui touchent le pays viennois. Nous faisons de même avec Daniel RIGAUD, notre collègue du canton de Roussillon pour l’Isère Rhodanienne. La représentation des habitants doit être multiple ! L’idée de l’élu potentat, souverain absolu de son territoire mérite d’être dépassée. Si ce texte peut y contribuer, nous ne pouvons que nous en réjouir.  ]]>

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