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En imposant son interview hier soir sur un grand nombre de chaines télévisées et en monopolisant les plus regardées d’entre elles, le président de République a voulu capter l’attention, créer un écho maximal. Il y avait en effet urgence après une semaine de campagne qui s’est déroulée autour de François Hollande, après son discours du Bourget. Ce faisant, le président sortant a créé une attente. Mais quand cela ne veut pas prendre, cela ne prend pas. Pourtant tous les ingrédients y étaient ; des prises de position inédites, des propositions fortes et sur la forme la volonté de « faire Président ».
Les propositions qui ont été avancées sont incohérentes, illogiques et comme d’habitude, n’ont d’intérêt que le bruit que leur annonce provoquera. Par exemple la hausse de la TVA qui pèsera sur tous les français va pénaliser la croissance, tirée essentiellement par la consommation. Le président a beau dire qu’elle ne provoquera pas d’augmentation des prix, il n’a pas hésité à se contredire en se réjouissant de la ruée que cette menace provoquera auprès des consommateurs d’ici la prise d’effet de cette décision, prévue pour octobre…
Cette intervention de Nicolas Sarkozy est surtout totalement décalée. Alors que la France n’a que quelques semaines pour déterminer son projet pour les cinq prochaines années, le président refuse toujours d’entrer en campagne. C’est son droit et d’autres ont fait de même avant lui. En revanche personne n’avait jamais osé se projeter au delà de la fin de son mandat sans se porter candidat ! On ne sait ce qu’il faut comprendre.
Pire, aucun responsable politique digne de ce nom ne peut décemment engager des réformes aussi importantes à quelques semaines de l’élection. Il y avait comme un air d’insolence et de mépris à annoncer des mesures prenant effet à l’automne. Il y avait de la morgue à ignorer ostensiblement ce qui anime nos concitoyens aujourd’hui : l’élection présidentielle. Et sans doute y avait-il de l’humour lorsque le président non-candidat a qualifié François Hollande de candidat arrogant.
Comme le décor en stuc des salons de l’Elyzée n’avaient de marbre que l’aspect, nous n’avions d’un président que l’apparence. C’est clairement le candidat UMP qui s’exprimait hier. Je ne peux m’empêcher de voir de la crainte et une grande appréhension à refuser ainsi d’entrer en campagne.
Ce quinquennat n’a été qu’une campagne électorale de 5 ans durant laquelle la tactique a pris le pas sur une vision et un projet pour la France. Chaque décision, chaque phrase, chaque projet de loi n’a été motivé que par les retombées médiatiques et électorales attendues. Il est aujourd’hui bien tard de vouloir « faire Président ».]]>