Toute cause cherche une parole pour se révéler. Tout citoyen cherche une voix pour porter haut les combats qui sont les siens. Les grands combats ont toujours été incarnés : Martin Luther King contre la ségrégation, Ghandi contre le colonialisme, Toussaint Louverture contre l’esclavage, Harvey Milk contre l’homophobie…  Ceux qui n’avaient de légitimité que la force de leurs mots avaient de nombreux détracteurs. Ils sont aujourd’hui tombés dans les oubliettes de l’Histoire.  La grande affaire de notre génération; l’urgence climatique, cherche sa voix. Rien ne dit que l’Histoire mettra Greta Thunberg au pinacle mais ceux qui ont ostensiblement tourné le dos à la jeune fille de 16 ans à l’Assemblée Nationale sont déjà ridicules.

Il faut écouter la jeunesse. Elle veut s’exprimer plus que jamais auparavant. Partout des initiatives sont portées par les jeunes pour préserver la planète et son avenir. Il est temps désormais de mettre en application ce mantra abondamment répété. Les mots de Greta Thunberg sont ceux d’une jeune fille de 16 ans. Elle ne se réclame d’aucune légitimité. Elle ne prétend pas autre chose que vouloir « paniquer » les responsables publics devant la catastrophe climatique. Et pourtant on a envie de la lire et l’entendre. On a envie que sa voix soit plus forte. Tout simplement parce que l’on a envie qu’une voix réveille l’apathie qui fait peser un risque vital sur les prochaines générations. On a envie que cette voix fragile et assurée renverse la morgue de Trump, ranime les intentions de Macron, ébranle les certitudes des climatosceptiques, encourage ceux qui engagent la transition écologique.

Comme les hommes et les femmes qui suivaient Martin Luther King, Gandhi, Toussaint Louverture ou Harvey Milk, ceux qui  manifestent aujourd’hui derrière Greta Thunberg sont les premiers concernés par le combat qu’elle défend; des enfants et des jeunes qui aspirent à regarder leur avenir avec optimisme. Mon fils scolarisé en 5ème a participé à une pétition et une manifestation organisée par une poignée d’élèves du collège Ponsard. C’était touchant et maladroit. Il ne faut pourtant pas s’en amuser, mais s’en réjouir et s’en inquiéter aussi. Chaque génération a regardé la jeunesse avec un sentiment ambivalent d’admiration et de condescendance. Il est nécessaire désormais de l’entendre et agir, non pour elle mais avec elle.

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