Lors du dernier conseil municipal, nous avons découvert sur table deux motions que le député sortant nous proposait d’adopter. L’une sur la réorganisation en Isère de la Banque de France et l’autre sur la suppression par l’Education Nationale de deux postes du Réseau d’Aide aux élèves en difficulté (les fameux RASED). La duplicité de la droite n’a pas de limite. La réforme de la Banque de France, à commencer par la départementalisation de la commission de surendettement n’est que le résultat d’une vaste réforme appelée RGPP (Révision générale des politiques publiques) qui a été l’occasion d’une réorganisation complète des services de l’Etat et une suppression massive de postes de fonctionnaires. Cette politique a été portée par le président de la République et sa majorité UMP. Elle a été dévastatrice pour les territoires et en particulier le nôtre qui a vu la disparition de l’URSSAF, de la CAF de Vienne, de la Chambre des Métiers de Vienne-La Tour du Pin, de la CPAM de Vienne… Le tribunal devrait suivre, et la Banque de France donc. Dans le cadre de ses promesses de candidat, Nicolas Sarkozy annonce une RGPP pour les collectivités locales. Les collectivités portant l’essentiel des politiques sociales et 70% des investissements publics de ce pays… on frémit. Concernant l’Education Nationale, il est annoncé la suppression de trois postes du premier degré à Vienne ; un poste d’enseignant à l’école Table ronde (centre-ville, St Martin) et deux postes RASED à Jean Rostand (Malissol) et Lafayette (Vallée de Gère). Le RASED a pour ambition de soutenir les élèves en grande difficulté d’apprentissage ou d’adaptation à l’école. Les enseignants, psychologues et psychomotriciens sont spécifiquement formés et prennent en charge les élèves, chaque semaine pour quelques heures, individuellement. C’est efficace et cela fonctionne. Les trois écoles touchées sont celles qui accueillent les élèves les plus en difficulté à Vienne et on ne peut que se révolter face à ces suppressions de postes. La politique de l’UMP tape toujours les mêmes depuis 10 ans ; les plus faibles, les plus fragiles. On en a ici encore l’illustration. Quand le député Maire UMP nous présente une motion refusant ses suppressions de poste on marche littéralement sur la tête ! Pour la rentrée 2012 en France, ce sont 5700 postes dans le primaires qui seront supprimés dont 2500 postes de RASED (et 21 en Isère). Tous niveaux scolaires confondus, l’Education nationale supprime 14 000 postes pour la rentrée 2012. Entre 2000 et 2011 on avait déjà perdu 154700 postes d’enseignants ! Le résultat ne se fait pas attendre, la France est l’un des pays qui amplifie le plus les inégalités sociales sur le plan scolaire avec une part croissante d’élèves en difficulté : 20% en 2009 contre 15% en 2000 (enquête PISA de l’OCDE). Durant la même période, l’effort de financement global de l’éducation en France a baissé de près d’un point de PIB. Le budget de l’éducation ne représente plus que 21% du budget de l’Etat en 2010 contre 28% en 2007 ! C’est une question de priorité davantage qu’un problème de déficit public. La RGPP, le démentèlement de l’Education nationale, le député sortant la soutient depuis 10 ans qu’il est élu. En conseil municipal, il nous dit sa fierté d’y avoir contribué ! Nous sommes en période électorale. Cela ne permet pas tout. Se présenter devant les électeurs exige de nous une qualité manifestement absente de la démarche de l’UMP de Vienne : l’honnêteté intellectuelle.]]>